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Le Treizième Son au Pavillon du Mexique - Dans le cadre de Futurs Composés & des Journées du Patrimoine

Antoine Maisonhaute (violon solo) joue Julian Carrillo
A la rencontre du «Treizième son»
 
Casi Sonata en cuartos de tono (1930, rév. 1960) pour violon seul : 18'
Poco lento, como improvisando
Lento Solemne
Allegro Agitata
 
Il est temps de redécouvrir en Europe le compositeur mexicain Julian Carrillo (1875-1965), précurseur de la musique infrachromatique qui impressionna le fameux explorateur de l'ultrachromatisme dans les années 20, le Français d'origine russe Ivan Wyschnegradsky (1893-1979), et surprit le monde entier par ses quinze pianos métamorphosés en quête du plus petit intervalle à l'Exposition Universelle de 1958 à Bruxelles.
 
Musiques Nouvelles lui a consacré un précédent concert, SONIDO TRECEle 24 février 2010 au Conservatoire Royal de Bruxelles, remettant au premier plan ce compositeur injustement méconnu du grand public.
 
A 20 ans, Julian Carrillo découvrait pas moins de seize sons entre le sol et le la de la quatrième corde de son violon. Pourquoi aurait-il dû s'en tenir à 7 notes et 5 demi-tons, pensait-il alors? Entre les 12 sons de la gamme tempérée, il existe bel et bien des nuances sonores, comme entre les couleurs fondamentales de l'arc-en-ciel se devinent de subtils dégradés. C'est là le privilège d'un instrumentiste à cordes: un violoniste peut passer d'une note à l'autre par un léger glissando sans suivre la justesse établie depuis Jean-Sébastien Bach sur nos claviers occidentaux. Il existe aussi, et le violoniste l'éprouve en le jouant, une justesse expressive qui dévoile entre les notes des sons inouïs. Là où certains entendent une erreur, d'autres perçoivent une nouvelle possibilité artistique.
 
L'artiste et le scientifique le disputant toujours en Carrillo, il lui fallut trouver un système qui convainquît les académiciens et rendît grâce à l'infinie beauté de la musique. En découvrant seize sons dans l'intervalle d'un seul ton, il foulait un nouveau territoire sonore qu'il baptisa symboliquement El Sonido Trece, «Le Treizième Son».
 
Il composa la Casi Sonata en cuartos de tono en 1930, fidèle à son amour des formes simples pour mieux aiguiser l'écoute des sons les plus ténus. Redoutable défi technique pour un musicien, cette pièce passionnante sur le plan sonore et résolument pionnière garde aussi de fortes résonances tonales puissamment émouvantes. L'écouter, c'est accepter une expérience étrange et envoûtante.

Représentations passées

19/09/2010
Cité Internationale Universitaire de Paris - 750014 Paris

Photos : Isabelle Françaix, Joe Scherchel, Futurs Composés. Télécharger les photos.