En DIRECT et sur Musiq'3, le 6 décembre dès 20h00 : les
2 concerts anniversaire de Musiques Nouvelles à Flagey :
ICI !
Le 6 décembre 2012, cinquante ans jour pour jour et lieu pour lieu
après la création de Répons d'Henri Pousseur le 6 décembre 1962, Musiques Nouvelles célèbre à Flagey les 50 ans de l'ensemble né dans ce lieu mythique !
À 20 h 15, les musiciens de Musiques Nouvelles se réunissent sous la
baguette de Jean-Paul Dessy pour vingt créations éclair de cinquante
secondes chacune, toutes écrites pour l'occasion par des compositeurs
de Wallonie et de Bruxelles. Cette détonante entrée en matière est entourée
d'un vibrant hommage aux piliers fondateurs de l'ensemble à
travers l'Opus 60 de Pierre Bartholomée, commandé pour les World
Music Days, et la reprise de Chambres d'à côté de Philippe Boesmans,
dédié à l'ensemble en 2010.
Programme
- Pierre Bartholomée : Opus 60 - Commande et CREATION MONDIALE le 29 octobre 2012 au Théâtre Le Manège, à Mons. (16')
- 20 créations éclairs de 50 secondes chacune (17'), pour flûte alto, flûte basse, cor, trompette, trombone, célesta, trois percussions, guitare électrique, deux violons, alto, violoncelle et contrebasse, de compositeurs de Wallonie et de Bruxelles :
Denis Bosse: HBTY - Pascal Charpentier: I was born in 1962 - Jean-Yves Colmant: «L» - Gaëlle Hyernaux: Moloch, whose breast is a cannibal dynamo - Baudouin de Jaer: Doux comme le hautbois, vert comme les prairies - Jean-Pierre Deleuze: Sonance - Renaud de Putter: Jet Lag - Fabrizio Cassol: String Quartet - Gilles Gobert: Pièce pour piano - Stéphane Collin: Musique Nouvelle - Michel Fourgon: L'orée à l'aube - Jean-Paul Dessy: Chronique chromatique - Anne Martin: L'air de rien - Claude Ledoux: Les oubliés - André Ristic: Environ50 - Jean-Luc Fafchamps: Ex abrupto - Victor Kissine: Si à Sy - Benoît Mernier: Cependant… - Jean-Marie Rens: Zouf - Hao-Fu Zhang: 5 bougies pour 50 ans
- Philippe Boesmans : Chambres d'à côté (12')
Notes
Opus 60 pour 10 instruments – Pierre Bartholomée – 2012 (16')
«La difficulté n'est pas d'écrire, mais de vivre de telle manière que l'écrit naisse naturellement. (Philippe Jaccottet)
L'écriture – l'invention – ‘comme épanouissement, floraison ou rien', ne voilà-t-il pas une belle matière de rêve? Mais que de combats pour seulement s'en approcher… que de défaites, aussi, sans doute, au bout de ces combats! Et cependant, l'appel, le rêve, demeurent toujours, opiniâtres, dans leur irrépressible urgence. L'écrit? ‘Musique qui rassemblerait les os, les rebâtirait, les ressouderait, brisés', nous dit encore Philippe Jaccottet en écoutant Haydn. Que penser de cette insolite métaphore? N'est-ce pas la question brûlante de l'unité, voire de la cohérence, qui, à travers elle, est soulevée? L'unité? ‘Une eau qui ferait s'ouvrir les rochers'? Le poète nous prend par la main … Commandé par l'ensemble Musiques Nouvelles en cette année de son cinquantième anniversaire, Opus 60, est en trois parties – Glockenspiel, Tambour à corde, Sigh – aux morphologies très diverses mais aux évidentes complémentarités. Quantité de choses les séparent tout en les assemblant. Dix instruments sont en présence, successivement sous le signe de résonances d'origine métallique, de l'idée sonore de friction et, enfin, de l'évocation d'un souffle élémentaire. Les trois parties sont porteuses de mémoires diverses: une pavane aux ressorts de chaconne, un scherzo avec trio et un ostinato très lent. Sans être directement inspiré par les mots de Philippe Jaccottet, Opus 60, s'inscrit, je crois, modestement, mais de façon très directe, dans le double questionnement évoqué ci-dessus: naissance naturelle de l'écrit, énigme de l'unité. La pièce est dédiée à un ami très cher, Jacques Leduc, à l'occasion de ses 80 ans.» (Pierre Bartholomée)
Chambres d'à côté (pour ensemble instrumental) – Philippe Boesmans –
Pièce commandée et créée le 11 septembre 2010 au Théâtre de La Monnaie à Bruxelles par Musiques Nouvelles. (12')
«J'entends parfois de la musique qui vient de chez mes voisins, inopinément. Il arrive qu'elle me touche de façon tout à fait étonnante. C'est une question de distance, d'instant et de disponibilité. J'ai développé cette idée dans Chambres d'à côté en écrivant six pièces assez courtes pour six différentes chambres. Je n'ai pas voulu éclater l'orchestre dans l'espace, et j'ai essayé d'exprimer la distance par le langage musical même. On ne peut pas en spatialiser chacun des mouvements, ni lui attribuer une origine. Ce n'est pas aussi simple… C'est un projet global qui évoque ce qui vient d'un endroit autre que celui où l'on est, un ailleurs qui nous trouble.» (Philippe Boesmans)
20 créations éclairs de 50 secondes (17')
HBTY – Denis Bosse
HBTY est une trame sonore, temporelle, répétitive et fugitive. Elle s'adresse avec humour aux interprètes qui pourront aisément y découvrir ce avec quoi elle est faite. Elle est à peine plus dissimulée pour les auditeurs…
String Quartet – Fabrizio Cassol
I was born in 1962 – Pascal Charpentier
Certains d'entre nous aiment savoir comment ils sont venus au monde. Je suis né en hiver 62 et ma maman m'a toujours raconté l'histoire suivante : "J'étais seule dans la salle d'accouchement, ton père était à la recherche du médecin, tu es sorti d'un coup, comme un bouchon de champagne, tu es tombé sur le sol..." J'ai simplement tenté de traduire cette urgence de naître (évidemment, je ne me rappelle de rien). Mais je garde en moi ce regard pétillant sur la vie, cette volonté inébranlable d'aller de l'avant.
Musique Nouvelle – Stéphane Collin
Cette pièce met en valeur la clarinette basse qui déploie une large mélodie en deux parties presque symétriques sur un fond de célesta dédié aux enchaînements chromatiques d'accords mineurs. Les cloches tubulaires rythment cette phrase de manière à précipiter le discours : on les entend d'abord sur un contretemps, puis sur une mesure faible, puis sur le temps fort final. Flûte, cor et trombone ornent les charnières.
«L» – Jean-Yves Colmant
Dédié à Jean-Paul Dessy – «L» (50 en chiffres romains) est construite sur la mise en correspondance des lettres constituant «Musiques Nouvelles» et des notes de musique (procédé maintes fois utilisé par les compositeurs au fil des siècles). La suite de notes ainsi obtenue structure la pièce comme une ossature invisible. En outre, la seule lettre qui se répète conjointement est le «l» dans le mot «nouvelles» (lettre correspondant à la note SI). Au point culminant de la pièce, les deux «l» (deux SI) sont joués avec force par tous les musiciens simultanément comme s'ils voulaient crier un nom… Celui du dédicataire?
Doux comme le hautbois, vert comme les prairies – Baudouin de Jaer
Dédié à Jean-Paul Dessy et à l'ensemble Musiques Nouvelles – À l'occasion du 50ème anniversaire de sa fondation, à la mémoire d'Henri Pousseur, son fondateur. Joyeusement guidés par les chasseurs ardennais / Clair et perçant, / Le 6 février 1962, le Soleil, Mercure, Vénus, la Terre, Mars, Jupiter et Saturne s'alignent, / Laissant des empreintes anticythèrement. / La lune décrit un cercle autour de la Terre / En douze sons éclérectiques.
Jet Lag – Renaud De Putter
J'ai écrit cette pièce cet été, pendant le tournage des parties fictionnelles de mon dernier film avec Guy Bordin,La cavale blanche. C'est un bref divertissement, dialogue enjoué et conclusif entre la guitare et un petit ensemble d'instruments.
Chronique chromatique – Jean-Paul Dessy
Petite chronique d'un bruit qui court
Marathon mini de demi-tons
Chromo top chrono
Sonance – Jean-Pierre Deleuze
Vision fugitive évoquant un rituel imaginaire autour du son du tam-tam. Cette pièce-minute pourrait constituer un point final aux Sonances qui montent du temple qui fut.
Ex abrupto – Jean-Luc Fafchamps
C'est une pièce mobile: un accident qui pourrait surgir dans n'importe quel type de concert, ou 50 secondes d'ex abrupto! C'est un geste assez violent, un peu varésien. Un peu absurde aussi. Une interruption dans une pièce de 20 fois cinquante secondes, elle-même faite d'interruptions. C'est amusant de l'écrire en pensant qu'elle pourrait intervenir dans une symphonie de Beethoven ou même un concert de musique pop! Bref, c'est purement dada!
L'orée à l'aube – Michel Fourgon
Cinquante secondes pour fêter Musiques Nouvelles. Cinq interventions de piano et cinq coups de crotales émergent de l'ensemble. Une atmosphère feutrée... L'orée à l'aubeest le troisième versant d'une œuvre en construction et de plus vaste dimension. A l'instar d'Un parfum de printemps (écrit à l'occasion du septantième anniversaire d'Henri Pousseur en 1999) et de Frondaisons (écrites à l'occasion du quarantième anniversaire de Musiques Nouvelles en 2002), cette nouvelle miniature cherche à explorer musicalement cette sensation un peu étrange et insaisissable qui caractérise le tout début de ce qui existe, tels un commencement initial, une promesse. Le printemps, les frondaisons, l'orée, l'aube,... autant d'appels vers une forme précieuse d'incertitude.
Pièce pour piano – Gilles Gobert
Cette courte pièce est constituée de trois parties homorythmiques comme la plupart de mes pièces actuelles. La première partie est caractérisée par des accords denses répétés et progressivement filtrés qui aboutissent à une note répétée colorée harmoniquement, caractéristique de la deuxième partie. La troisième partie, sorte de petite coda, est un filtrage progressif qui tend vers la sonorité du début.
Moloch, whose breast is a cannibal dynamo – Gaëlle Hyernaux
Cette courte pièce tire son titre du long poème d'Allen Ginsberg, Howl, dont la seconde partiese présente sous la forme d'une mosaïque de variations sur la figure de Moloch. Cette divinité issue des traditions bibliques et kabbalistiques, à laquelle étaient immolés les premiers-nés,estinterpelléeavec le feu au bout des lèvres parGinsberg,qui lui prête mille visages unis par un fil chauffé à blanc d'énergie vitale et noire. MOLOCH whose breast is a cannibal dynamo s'inscrit dans un cycle plus vaste, pour le moment à peine ébauché (MOLOCH whose eyes are a thousands blind windows en est le premier mouvement) tentant de rencontrer cette énergie primale au sein de formes brèves et intenses.
Si à Sy – Victor Kissine
Si à Sy sur un air de Bassi entre les deux “si”.
Pour dire que ceci est un air de Bassi
Entre les deux “si”.
Les oubliés – Claude Ledoux
Pour les 50 ans de Musiques Nouvelles – Mais que cette fête ne nous fasse pas oublier les conditions parfois insoutenables dans lesquelles vit une partie de notre humanité. Que ces "oubliés" soient avec nous en ce moment de communion sonore : Les Guaranis ; Toutes les minorités opprimées ; Les "laissés pour compte" suite aux effets dévastateurs de notre libéralisation économique effrénée ; Chaque enfant qui meurt de faim ou de soif toutes les cinq secondes... Et tous ceux que j'oublie et qui souffrent d'injustice. Pour eux, cette miniature.
L'air de rien – Anne Martin
Au fur et en mesures, Il s'insinue, L'air de rien...
Cependant… – Benoît Mernier
Nano-pièce pour 12 musiciens – A Jean-Paul Dessy pour les 50 ans de Musiques Nouvelles – Cinquante secondes de musique... Une expérience? Tout d'abord un hommage à Musiques Nouvelles et à son chef Jean-Paul Dessy. Un pari basé sur la confiance aussi, car comment savoir si cette "nano-pièce" pourra s'intégrer et rebondir dans un tout dont on ne sait rien encore? Mais, un cadeau d'anniversaire ne doit-il pas comporter sa part de surprise ?
Zouf – Jean-Marie Rens
Ecrire 50 secondes de musique, c'est une torture: à peine commencé, déjà fini! Je suis donc parti en apnée, avec un rythme et une énergie influencés par le jazz. J'ai pensé au cinéma: fade-out, fade-in. Et entre les deux, quelque chose de monolithique et fort.
Environ50 – André Ristic
...comme à la fois dans «à peu près», «environs», «environnement», un petit objet au concentré jubilatoire pour rendre hommage àl'âme des musiciens et compositeurs passés dans les salles de répétition et de concert, à ceux qui y sont aujourd'hui et y seront dans le futur; à toutes les musiques rendues possibles ou imaginables et à la vénérable (mais toujours jeune !) aura joyeuse et créatrice qui enveloppe Musiques Nouvelles depuis un demi-siècle !
5 bougies pour 50 ans – Hao-Fu Zhang
50 ans, c'est un anniversaire important que j'ai voulu célébrer avec humour et mystère! Cinquante secondes, c'est très court mais c'est aussi suffisamment long pour y inscrire un petit coup de théâtre joyeux, une mise en scène orchestrée par le chef qui dirige cette pièce.