Imprimer Chercher

Concert aux Abattoirs : Denis Simándy - cor - Exposition Antoine Mortier

Concert déambulatoire
www.bam.mons.be
L'espace, au cœur des toiles du Belge Antoine Mortier (1908-1999), s'étire à l'infini dans une calligraphie contrastée traversée d'un souffle puissant. Vides et transparences, lignes de force fulgurantes, tracés foudroyants sculptent un réel âprement englouti et soudain vigoureusement expiré par le peintre. Il fallait un instrument à vent d'une profonde intensité pour en explorer la profondeur abyssale et élastique. Pour Denis Simándy, corniste solo de Musiques Nouvelles, «le cor a toujours été l'instrument de l'espace: celui du postillon prévenait de l'arrivée du postier; le cor des Alpes servait à communiquer d'un flanc à l'autre de la montagne…» La rencontre du peintre et du corniste est une invitation inespérée au voyage dans cette immensité qui nous habite et nous interroge.

PROGRAMME

Johannes BrahmsÉtude n° 1 pour cor seul (2'10) – vers 1860

Georges BarboteuPièces poétiques n° 2 (2'30) et n°4 (3'30)

Giacinto ScelsiPièces pour cor seul n°1 (3'40) et n° 3 (3'00) – 1956

Olivier Messiaen– «Appel Interstellaire» pour cor seul (Sixième partie des Canyons aux étoiles) (7'00) - 1971

Jacques DerégnaucourtNevers Blue pour cor et bande (5'20) – 2002

NOTES

Johannes Brahms (1833-1897)

Sait-on que celui que l'on considère comme l'un des plus grands musiciens de la période romantique, le successeur de Beethoven, était le fils d'un artisan dont la musique arrondissait les fins de mois? Johann Jakob Brahms jouait du cor d'harmonie et de la contrebasse. Les premières leçons qu'il donna à son fils Johannes furent des leçons de cor…
 

Georges Barboteu (1924-2006)

Barboteu est né en 1924, fils d'un professeur de Cor au Conservatoire d'Alger, Il commence à jouer du cor à 9 ans et gagne un Premier Prix à onze ans. A 14 ans, il joue dans l'orchestre symphonique de Radio Alger et en 1948, devient membre de l'Orchestre National Français. Il s'est produit au Conservatoire de Paris en 1950, et la même année il gagne le Prix d'Honneur. En 1951, Il remporte le Premier Prix de Cor du Concours international de Genève. Il est membre de l'Opéra-Comique et de l'Opéra de Paris avant de devenir cor solo du Concert Lamoureux. A partir de 1969, il est cor solo de l'orchestre de Paris. De 1969 à 1989 il est professeur de cor au conservatoire de Paris et a fondé le Quintet Arts Nova. En plus de ses études, il a écrit quarante compositions pour musique de chambre ou solo. Quelques-uns de ses Solos ont été utilisés pour le cor et d'autres comme morceaux pour les examens au conservatoire de Paris.

 

Giacinto Scelsi (1905-1988)

«Je dirai qu'en général la musique classique occidentale a consacré pratiquement toute son attention au cadre musical, à ce qu'on appelle la forme musicale. Elle a oublié d'étudier les lois de l'Énergie Sonore, de penser la musique en termes d'énergie, c'est à dire de vie (…)» Giacinto Scelsi

L'extrême difficulté d'interprétation de la musique de Scelsi vient de là : il n'y a plus de cadre, juste le flux. (…) Seuls les détails comptent, et la grande ligne : ce souffle sonore établissant progressivement une tension unidirectionnelle et sans rupture ; ce parcours en arche excentrée animé d'un lent crescendo d'intensité et de densité sonore culminant peu avant la conclusion ; cette lente dramatisation du son débarrassé de toute rhétorique musicale qui nous envoûte peu à peu, empêchant toute conscience, tout détachement, focalisant notre écoute sur la note en train de vivre sa vie corpusculaire, jusqu'à ce que, emporté par ce courant ascendant, nous entrions véritablement en extase, transporté hors de nous au sein de la musique.

Extrait du Portrait de Giacinto Scelsi par Marc Texier, sur

 

Olivier Messiaen (1908-1992) – «Appel interstellaire»

Ce solo est une des huit courtes pièces composées et créées au Festival de Royan à la mémoire du jeune compositeur Jean-Pierre Guézec, un ancien élève particulièrement brillant de la classe de Messiaen, disparu brutalement à trente-sept ans.

 

Jacques Derégnaucourt (1958*)

L'esthétique de Jacques Derégnaucourt se nourrit tout autant d'une filiation très « française » (Messiaen, Dutilleux, …) que de l'abstraction colorée et organique de l'électroacoustique ou encore de l'influence traditionnelle extra-européenne, des minimalistes américains ou des surprises quasi miraculeuses de l'improvisation libre. Par un aspect parfois contemplatif, elle peut aussi évoquer le sacré. Hors de toute spéculation théorique, de toute ligne de pensée spécifique et de tout néo-académisme à la mode, elle ne cherche que l'aventure perpétuelle de sa propre émotion.

Antoine Mortier

Lien vers sa biographie : CLIC

Denis Simándy

Lien vers sa biographie : CLIC

Coproduction

Le manège.mons/Musiques Nouvelles – Ville de Mons

Représentations passées

24/10/2012
Anciens Abattoirs - 7000 Mons

Photos : Isabelle Françaix, (c) Luc Van de Velde. Télécharger les photos.