Concert Ars Musica 2008 - Oeuvres de Michaël Levinas, Claude Ledoux, Anne Martin et Giacinto Scelsi
Lors du festival Ars Musica, surprenez quatre oeuvres autour de Claude Ledoux, de ses amis et de ses disciples. Ensemble Musiques Nouvelles
Scelsi, Lévinas, Ledoux, Martin, quatre compositeurs avec lesquels Musiques Nouvelles entretient un compagnonnage au long cours. Musiques Nouvelles a en effet assuré la création de plusieurs œuvres de chacun de ces musiciens qui, bien qu’issus de générations différentes et développant des univers sonores singuliers sont reliés par de subtiles affinités.
Okanagon et Pranam II sont des oeuvres phares de Giacinto Scelsi à qui ce concert rend hommage à l’occasion des 20 ans de sa disparition.
Une création de Michaël Lévinas - qui fut l’un des tout premiers à promouvoir la musique de Scelsi en France - est toujours un évènement tant chaque nouvelle œuvre est chez lui une borne milliaire balisant l’avancée d’un itinéraire compositionnel d’exception.
Claude Ledoux, ami et collègue de Michaël Lévinas (ils se partagent la chaire d’analyse musicale au conservatoire de Paris) qui fut un compositeur prodige est devenu un prodigieux compositeur chez qui le souci formel et la pensée prospective n’étouffent jamais la somptuosité sonore ni la virtuosité instrumentale.
Anne Martin qui étudia auprès de Claude Ledoux élabore des oeuvres d’une extrême finesse et d’une très grande sensibilité menant l’auditeur à une écoute profonde, intime et comme renouvelée.
Giacinto Scelsi : Okanagon, (1968)
Claude Ledoux : Zap's Init (2008) **
commande de Bozar Music
Anne Martin : Les sept Moments de l’Arc-en-ciel, (2008) **
commande d'Ars Musica et de l'Ensemble Musiques Nouvelles
Michaël Lévinas : Se briser, (2007) *
Giacinto Scelsi : Pranam II, (1973)
** création mondiale
* création belge
Musiciens
Jean-Paul Dessy, direction
Antoine Maisonhaute, violon
Dominica Eyckmans, alto
Sara Picavet, célesta
Hugues Kolp, guitare
Alice Pêtre, harpe
Jean-Michel Monart, marimba
Kim Van den Brempt, piano
Berten D’Hollander, flûte
Delphine Dewald, flûte
François Haag, contrebasse
Jean-Pol Zanutel, violoncelle
Vincent Dujardin, saxophone
Denis Simandy, cor
Luc Sirjacques, trompette
Charles Michiels, clarinette basse
Vincent Bruyninckx, orgue électrique
Giacinto Scelsi
Okanagon (1968)
Pranam II (1973)
Okanagon est l’une des pages les plus impressionnantes de Scelsi. C’est un trio pour harpe, tam-tam et contrebasse amplifiée, formation unique en son genre s’il en fut. Selon les propres termes de Scelsi, cette pièce d’une puissance énorme, presque terrifiante, en dépit de la modestie des moyens mis en oeuvre, « doit être considérée comme un Rite et, si l’on veut, comme le battement de coeur de la Terre. » Elle ne nécessite aucun autre commentaire, si ce n’est pour souligner une fois d plus le fait qu’entre les mains d’un compositeur doué d’imagination une utilisation nouvelle d’instruments traditionnels peut encore prodiguer davantage de richesses que l’électronique la plus élaborée. Scelsi s’est du reste servi de cette dernière dans certaines de ses oeuvres, avec une sobriété typique n’excluant pas une originalité et une puissance considérables. Pranam II est un témoignage suprême et concentré du singulier génie de Scelsi. Cet envoûtant chef-d’oeuvre, d’une plénitude sonore tout orchestrale, est une parfaite incarnation sonore de la signification de son titre (Pranam est le geste de salutation de l’Inde, l’inclinaison, les mains jointes sur la poitrine). Ce salut, à la fois digne et humble, est l’image de Scelsi lui-même. L’aristocrate italien discret et raffiné à la culture immense et à l’urbanité exquise qui vous reçoit dans le cadre approprié et harmonieux de sa demeure romaine, magnifiquement située face au Forum et au Palatin.
Claude Ledoux
Zap’s Init (2008)
Cette pièce est écrite spécialement pour (et avec les bons conseils de) Hugues Kolp, en hommage à nos intérêts partagés pour certaines musiques telles que celles de Frank Zappa, de son guitariste Steve Vai et encore d’autres personnalités de la scène pop… Sans désir manifeste d’écrire de la musique d’obédience « rock », mais plutôt de s’inspirer de certaines structures sonores issues de ce monde, pour les intégrer dans une forme kaléidoscopique basée sur quelques fonctions d’origines scientifiques.
Claude Ledoux
Anne Martin
Les sept Moments de l’Arc-en-ciel (2008)
Dieu créa le monde, d’abord les cieux et la terre, ensuite par son Verbe éternel, la lumière. Il vit que la lumière était bonne, qu’elle éloignait des ténèbres. Il nomma la lumière jour et les ténèbres nuit. Ce fut le premier jour. Quand Dieu dit « Que la lumière soit ! », la lumière fut. Et avec elle, l’arc-en-ciel et le temps, notre temps. Les sept Moments de l’Arc-en-ciel explorent les relations couleur-temps.
Anne Martin
Michaël Lévinas
Se briser (2007)
La « brisure » est une métaphore utilisée par les instrumentistes pour identifier un mode de jeu. Ainsi, pour un pianiste, briser une octave consiste à alterner dans un trémolo les deux hauteurs de l’intervalle. Se briser représente une étape dans un travail d’écriture initié avec mon deuxième quatuor. Il s’agit de conduire un lent processus qui évolue d’une homophonie vers une lente brisure. Ce processus obéit à une écriture rythmique et polyphonique qui déconstruit progressivement des résonances harmoniques. Ces résonances harmoniques évoluent lentement (elles aussi) et polyphoniquement selon des principes d’altérations d’échelles. L’ensemble instrumental est formé d’instruments à cordes pincées, frappées. À la fin de Se briser, l’homophonie s’est métamorphosée. L’oreille perçoit un phénomèn de pulvérisation (arpèges brisés) du timbre.
Michaël Lévinas
Okanagon et Pranam II sont des oeuvres phares de Giacinto Scelsi à qui ce concert rend hommage à l’occasion des 20 ans de sa disparition.
Une création de Michaël Lévinas - qui fut l’un des tout premiers à promouvoir la musique de Scelsi en France - est toujours un évènement tant chaque nouvelle œuvre est chez lui une borne milliaire balisant l’avancée d’un itinéraire compositionnel d’exception.
Claude Ledoux, ami et collègue de Michaël Lévinas (ils se partagent la chaire d’analyse musicale au conservatoire de Paris) qui fut un compositeur prodige est devenu un prodigieux compositeur chez qui le souci formel et la pensée prospective n’étouffent jamais la somptuosité sonore ni la virtuosité instrumentale.
Anne Martin qui étudia auprès de Claude Ledoux élabore des oeuvres d’une extrême finesse et d’une très grande sensibilité menant l’auditeur à une écoute profonde, intime et comme renouvelée.
Giacinto Scelsi : Okanagon, (1968)
Claude Ledoux : Zap's Init (2008) **
commande de Bozar Music
Anne Martin : Les sept Moments de l’Arc-en-ciel, (2008) **
commande d'Ars Musica et de l'Ensemble Musiques Nouvelles
Michaël Lévinas : Se briser, (2007) *
Giacinto Scelsi : Pranam II, (1973)
** création mondiale
* création belge
Musiciens
Jean-Paul Dessy, direction
Antoine Maisonhaute, violon
Dominica Eyckmans, alto
Sara Picavet, célesta
Hugues Kolp, guitare
Alice Pêtre, harpe
Jean-Michel Monart, marimba
Kim Van den Brempt, piano
Berten D’Hollander, flûte
Delphine Dewald, flûte
François Haag, contrebasse
Jean-Pol Zanutel, violoncelle
Vincent Dujardin, saxophone
Denis Simandy, cor
Luc Sirjacques, trompette
Charles Michiels, clarinette basse
Vincent Bruyninckx, orgue électrique
Giacinto Scelsi
Okanagon (1968)
Pranam II (1973)
Okanagon est l’une des pages les plus impressionnantes de Scelsi. C’est un trio pour harpe, tam-tam et contrebasse amplifiée, formation unique en son genre s’il en fut. Selon les propres termes de Scelsi, cette pièce d’une puissance énorme, presque terrifiante, en dépit de la modestie des moyens mis en oeuvre, « doit être considérée comme un Rite et, si l’on veut, comme le battement de coeur de la Terre. » Elle ne nécessite aucun autre commentaire, si ce n’est pour souligner une fois d plus le fait qu’entre les mains d’un compositeur doué d’imagination une utilisation nouvelle d’instruments traditionnels peut encore prodiguer davantage de richesses que l’électronique la plus élaborée. Scelsi s’est du reste servi de cette dernière dans certaines de ses oeuvres, avec une sobriété typique n’excluant pas une originalité et une puissance considérables. Pranam II est un témoignage suprême et concentré du singulier génie de Scelsi. Cet envoûtant chef-d’oeuvre, d’une plénitude sonore tout orchestrale, est une parfaite incarnation sonore de la signification de son titre (Pranam est le geste de salutation de l’Inde, l’inclinaison, les mains jointes sur la poitrine). Ce salut, à la fois digne et humble, est l’image de Scelsi lui-même. L’aristocrate italien discret et raffiné à la culture immense et à l’urbanité exquise qui vous reçoit dans le cadre approprié et harmonieux de sa demeure romaine, magnifiquement située face au Forum et au Palatin.
Claude Ledoux
Zap’s Init (2008)
Cette pièce est écrite spécialement pour (et avec les bons conseils de) Hugues Kolp, en hommage à nos intérêts partagés pour certaines musiques telles que celles de Frank Zappa, de son guitariste Steve Vai et encore d’autres personnalités de la scène pop… Sans désir manifeste d’écrire de la musique d’obédience « rock », mais plutôt de s’inspirer de certaines structures sonores issues de ce monde, pour les intégrer dans une forme kaléidoscopique basée sur quelques fonctions d’origines scientifiques.
Claude Ledoux
Anne Martin
Les sept Moments de l’Arc-en-ciel (2008)
Dieu créa le monde, d’abord les cieux et la terre, ensuite par son Verbe éternel, la lumière. Il vit que la lumière était bonne, qu’elle éloignait des ténèbres. Il nomma la lumière jour et les ténèbres nuit. Ce fut le premier jour. Quand Dieu dit « Que la lumière soit ! », la lumière fut. Et avec elle, l’arc-en-ciel et le temps, notre temps. Les sept Moments de l’Arc-en-ciel explorent les relations couleur-temps.
Anne Martin
Michaël Lévinas
Se briser (2007)
La « brisure » est une métaphore utilisée par les instrumentistes pour identifier un mode de jeu. Ainsi, pour un pianiste, briser une octave consiste à alterner dans un trémolo les deux hauteurs de l’intervalle. Se briser représente une étape dans un travail d’écriture initié avec mon deuxième quatuor. Il s’agit de conduire un lent processus qui évolue d’une homophonie vers une lente brisure. Ce processus obéit à une écriture rythmique et polyphonique qui déconstruit progressivement des résonances harmoniques. Ces résonances harmoniques évoluent lentement (elles aussi) et polyphoniquement selon des principes d’altérations d’échelles. L’ensemble instrumental est formé d’instruments à cordes pincées, frappées. À la fin de Se briser, l’homophonie s’est métamorphosée. L’oreille perçoit un phénomèn de pulvérisation (arpèges brisés) du timbre.
Michaël Lévinas
Représentations passées
15/04/2008
Théâtre Marni - 1050 Bruxelles