Imprimer Chercher

Cinquante doigts pour cinquante ans

Festival Ars Musica 2013

PROGRAMME

 
L'ensemble Musiques Nouvelles au cours des 50 ans de son histoire aura connu cinq chefs : Pierre Bartholomée (1964-1976), Georges-Elie Octors (1976-1988), Jean-Pierre Peuvion (1989-1993), Patrick Davin (1993-1997) et Jean-Paul Dessy (depuis 1997). Evénement unique : tous se retrouvent dans ce même concert, chacun dirigeant l'ensemble dans une pièce de son choix. Sans se concerter, ils ont pourtant convié dans un même esprit, l'énergie, la lumière et la poésie. Des cinq compositeurs qui seront joués, trois en appellent à la parole des poètes Serge Venturini, Edmond Jabès et Erri De Luca, deux invoquent la mythologie ou la magie d'une géométrie expressive et multiple. En ce sens, Pentacle, la pièce de Pierre Bartholomée, porte un titre joliment symbolique offrant à l'ensemble et à ses chefs l'emblème d'une étoile à cinq branches.
 

Adrien Tsilogiannis – Transfulgurés, Opus 18 (12'30 – 2012)

Création mondiale
[dir. Patrick Davin]
 
Henri Pousseur – Icare Apprenti (10' – 1970)
[dir. Jean-Pierre Peuvion]
 

Ramon Lazkano – Main surplombe (20' – 2012-2013)

Création belge

[dir. Jean-Paul Dessy]
 
Pierre Bartholomée Pentacle (20' – 2004)
[dir. Pierre Bartholomée]
 

Bernard Foccroulle Due, Cinq pièces sur des poèmes d'Erri De Luca (2013)

Création mondiale

[dir. Georges Elie Octors]

DISTRIBUTION

Direction : Pierre Bartholomée - Patrick Davin - Jean-Paul Dessy - Georges-Elie Octors - Jean-Pierre Peuvion
 

Voix : Alexander Knop (baryton) pour Due, de Bernard Foccroulle

Carola Schlueter (soprano) pour Main surplombe, de Ramon Lazkano
 

Musiques Nouvelles: Cristina Constantinescu (violon) - Jeroen Robbrecht (alto) - Jean-Pol Zanutel (violoncelle) - Thomas Fiorini (contrebasse) - André Ristic & Kim Van den Brempt (piano/célesta) - Alice Pêtre (harpe) - Berten D'Hollander (flûte) - Sylvain Cremers (hautbois) - Charles Michiels & Jean-Pierre Peuvion (clarinettes) - Adrien Lambinet (trombone) - Denis Simándy (cor) – Juilen Théodor (trompette) - Christophe Delporte (accordéon) - Bertrand Chavarria-Aldrete (guitare) - Pierre Quiriny (percussions) - Jarek Frankowski (son)

NOTES SUR LES PIÈCES

Pierre Bartholomée dirigera sa pièce Pentacle (2004) pour 9 instruments (violon, alto, violoncelle, contrebasse, trombone, cor, trompette, célesta, piano)

[…] Pentacle, parce que l'œuvre est en cinq parties. Cinq mouvements très contrastés mais élaborés à partir d'un matériau volontairement restreint : les figures mélodiques et la matière harmonique sont déduites de quelques éléments exposés dès le début du premier d'entre eux – le plus développé (une sorte de forme sonate assez libre). Les deuxième et quatrième mouvements, assez brefs et très différents l'un de l'autre, sont lents et plutôt mélodiques, le quatrième oppose mouvement et statisme, agitation rythmique et inactivité harmonique. Le cinquième mouvement est comme une parodie de rondo. Vif, échevelé, il tourne, obstiné, sur quelques figures sans cesse réactivées. Le choix des instruments constitue un petit défi: la mise en relation de trois cuivres et de quatre instruments à cordes et leur médiation par un piano peuvent susciter des configurations sonores inattendues. Un des objectifs était de projeter les huit timbres dans un espace sonore tour à tour compact ou très distendu: mettre ces instruments, leurs caractéristiques et leurs potentiels expressifs dans des situations inhabituelles pour former des textures mouvantes et insolites. (Pierre Bartholomée)

 

Georges-Elie Octors dirigera Due de Bernard Foccroulle, cinq pièces sur des poèmes d'Erri De Luca (2013)

Pour 13 instruments (violon, alto, violoncelle, contrebasse, flûte, hautbois, clarinette, trombone, trompette, cor, harpe, célesta, percussions) et voix

Création mondiale – baryton: Alexander Knop

Musiques Nouvelles, direction Georges Elie Octors

Une complicité de longue date unit le compositeur Bernard Foccroulle et Georges-Elie Octors, devenu chef de l'ensemble Ictus : leur compagnonnage remonte à la création du quatuor de synthétiseurs, Daleth, à l'existence brève mais intense au cœur même de l'histoire de Musiques Nouvelles. Après avoir écrit des mélodies sur des poèmes de Rilke et Verlaine, Bernard Foccroulle a choisi un écrivain italien contemporain qu'il apprécie beaucoup, Erri De Luca. Les cinq poèmes choisis sont extraits du recueil Aller simple («Solo andata»), publié en 2005 en Italie et en 2012 chez Gallimard pour la traduction française. Un regard pénétrant sur l'exil, la mémoire, la liberté et l'espoir térébrant de l'amour.

Libertà / Liberté

Il prigioniero chiude un seme nel pugno / Le prisonnier enferme une graine dans son poing

aspetta che germogli spaccandogli la stretta. / il attend qu'elle germe en brisant son étreinte.

*

Le mani / Les mains

Guardo a una donna le mani per vedere se volano come / Chez une femme, je regarde ses mains pour voir si elles volent comme

l'ala di un pipistrello in Africa una sera / l'aile d'une chauve-souris en Afrique un soir

di fame nelle viscere e sudore nel cuore, / de faim dans les entrailles et de sueur dans le cœur,

fresca fulminea in faccia la carezza, / fraîche fulgurante la caresse sur le visage,

la più perfetta delle ricevute / la plus parfaite de celles reçues.

Non ero in tempo a provare ribrezzo / Je n'arrivais pas à éprouver de dégoût

né a rispondere grazie, / ni à répondre merci,

schiaffo di seta al volo sullo zigomo, / gifle de soie au vol sur la pommette,

un affetto sbadato di natura. / un amour étourdi par nature.

Guardo a una donna le mani per vedere se volano come. /  Chez une femme, je regarde ses mains pour voir si elles volent comme.

*

Bella / Belle

Bella, era così bella / Belle, elle était si belle

cle lo vedevi in faccia / que tu le voyais sur le visage

alla gente per strada, /  des gens dans la rue,

s'era sciacquata gli occhi: / ils s'étaient rincé les yeux:

lei era appena passata /  elle venait de passer

e durava un minuto lo stupore. / et l'étonnement durait une minute.

*

Lettera / Lettre

Se fossi qui, ti scriverei lo stesso / Si tu étais ici, je t'écrirais quand même

imbucherei la lettera nel collo di una bottiglia vuota /  je posterais la lettre dans le col d'une bouteille vide

e la dovresti rompere, per leggere, / et il te faudrait la casser, pour lire,

col rischio di tagliarti. / au risque de te couper.

le parole tra noi, soltanto se affilate. / Entre nous, seulement des mots acérés.

*

Due / Deux

Quando saremo due saremo veglia e sonno / Quand nous serons deux nous serons veille et sommeil,

affonderemo nella stessa polpa / nous plongerons dans la même pulpe

come il dente di latte e il suo secondo, / comme la dent de lait et la deuxième après,

saremo due come sono le acque, le dolci e le salate / nous serons deux comme sont les eaux, les douces et les salées,

come i cieli, de giorno e della notte, / comme les cieux, du jour et de la nuit,

due come sono i piedi, gli occhi, i reni, / deux comme sont les pieds, les yeux, les reins,

come i tempi del battito / comme les temps de la pulsation

il colpi del respiro. /  les coups de la respiration.

Quando saremo due non avremo metà / Quand nous serons deux nous n'aurons pas de moitié

saremo un due che non si può dividere con niente. / nous serons un deux que rien ne peut diviser.

Quando saremo due, nessuno sarà uno, / Quand nous serons deux, aucun ne sera un,

uno sarà l'uguale di nessuno /  un sera l'égal de personne

e l'unità consisterà nel due. / et l'unité consistera dans ce deux.

Quando saremo due / Quand nous serons deux

cambierà nome pure l'universo / même l'univers changera de nom

Diventerà diverso. /  ll deviendra différent.

 
Erri De Luca – Extraits de «Quartiere dei passi rinchiusi» (‘Quartier des pas reclus') & «Quartiere dell'amore stordito» (‘Quartier de l'amour sidéré') dans «Quattro Quartieri», de Solo andata / ‘Quatre quartiers', de Aller simple (Editions Gallimard bilingue 2012 pp. 84 & 116-125) – Traduit de l'italien par Danièle Valin

 

Jean-Pierre Peuvion dirigera Icare apprenti d'Henri POUSSEUR, «forme ouverte» pour flûte, clarinette, trombone, guitare, piano, accordéon, percussions et violoncelle (1968)

Cette œuvre condense et illustre parfaitement les trois lignes de force que Michel Butor dégage de la musique d'Henri Pousseur : elle est la plus historique, la plus politique et la plus pédagogique. La plus historique, mais de façon particulière, dans la mesure où plutôt que prolonger l'Histoire ou la «trancher» (comme dans les premières œuvres des années 50), elle la réconcilie par un dialogue entre les nœuds du tissu historique. Sans doute est-elle l'une des plus politiques : le compositeur offre une garantie d'ordre harmonique (musicalement) et harmonieux (socialement) et les interprètes sont alors aspirés, grâce à un système très efficace d'improvisation, dans une expérience jubilatoire au sein d'un vrai village sociétaire, où (c'est primordial!) toutes les déviances possibles, toutes les tentations d'oppression sont anticipées et court-circuitées à la racine. C'est encore la plus pédagogique car cette œuvre est "ouverte" aussi dans le sens où elle peut accueillir tous les styles musicaux et des musiciens aussi bien débutants que virtuoses... Il s'agit bien de faire ruisseler toute technicité en cascade à travers tous les échelons d'écoute et d'écho. Cette musique, par nature, ne sera jamais datée ni un "produit" fini, policé. Libératrice, elle participera toujours d'une émancipation créatrice collective en marche. (Jean-Pierre Peuvion)

 

Patrick Davin dirigera Transfulgurés, op.18 d'Adrien Tsilogiannis (création mondiale), pour ensemble de 10 instruments (flûte, clarinette, trompette, trombone, cor, percussion, piano, violon, alto, violoncelle)

Cette œuvre est une commande du Festival Ars Musica 2013 et de l'ensemble Musiques Nouvelles dans le cadre de ses 50 ans.

J'avais depuis peu terminé Filante, attirante… de l'inaccompli, Op.17 inspiré de l'œuvre du poète et philosophe Serge Venturini (né en 1955 à Paris). Ce lien, trop puissant, ne pouvait s'atténuer déjà : une nouvelle œuvre se faisait entendre intérieurement. À travers la lecture de Fulguriances et autres figures (1980-2007), sorte d'éclatement enflammé de l'esprit, se tisse sans heurt, sans artifice, une texture sonore qui se déploie, se consume par la force ou la sensibilité du trait, du geste : éclosion, résorption d'énergies,… (Adrien Tsilogiannis)
 

341

C'est une main coupée, une main tranchée qui écrit.

Elle enregistre les voix venues de là-bas,

De l'autre côté du monde des vivants, la nuit.

Des éclairs brûlent ma mémoire d'homme, de posthumain.

351

L'augural en l'homme révèle un pouvoir d'accroissement.

Pour le vrai lecteur de l'invisible, l'acte inaugural

Fourmille de promesses d'aurores, force du transvisible.

353

La rivière, jour et nuit, en moi toujours s'écoule.

J'y puise l'or à pleines mains, l'énergie des étoiles.

Le seuil enfin franchi, c'est la grâce et l'envol.
 

Serge Venturini, Fulguriances et autres figures (1980-2007), extrait des fragments n°341, 351 et 353

 

Jean-Paul Dessy dirigera Main surplombe du compositeur basque Ramon Lazkano (création belge) 7 instruments (clarinette basse, accordéon, guitare, piano, percussions, violon et violoncelle) et voix.

Création belge – soprano: Carola Schlüter

I – Ostinato / II – Main / III – Sur / IV – Larmes / V – Stèle / VI – Contre / VII – Soleil / VIII – Ostinato/Double / IX – Salut

Insaisissables comme une poudre qui s'échappe entre les doigts de la main, cette main invoquée par le texte d'Edmond Jabès, les mots de ces poèmes sont cloîtrés, enfermés et entourés par plusieurs couches d'appellations, comme si de l'intérieur vers l'extérieur leur sens ne pouvait atteindre le son qu'en défiant ce crâne qui les protège : main douce à la blessure même dans le sang ne lave pas le sang, dans la mémoire et la main, dans le sable. Le passage progressif du narrateur neutre, du lecteur dégagé des quatre premières lignes vers cette étonnante révélation du nous final procure une intensité dévastée et éclaire par inadvertance une ligne d'horizon masquée et pourtant pressentie. Des mots emboîtés et secrets qui par leur itération nous bercent et par leur insistance nous hypnotisent. Dans Main Surplombe, dont le titre provient du milieu exact du poème, les mots ont été projetés, incrustés, ciselés et gravés dans la musique, en extrayant leur timbres, en utilisant leur qualités sonores comme une sorte de camouflage, une protection contre l'abus d'une proclamation – carapace dont le voile se lève parfois pour laisser passer ce qu'on voudrait y découvrir. Dans ce flux ininterrompu – continuité qui se veut vertigineuse –, des miroirs et des mirages s'y installent, des fausses symétries et des symétries graphiques, et le son bâtit le son, dans l'impossibilité de son épaississement, dans un vide mobile – dont chaque fréquence et chaque durée ont été un mur à abattre.

I

Main douce à la blessure même,

hors du livre.

A chaque page, sa main;

à chaque âge;

mais aussi

à chaque ombre:

ombre de ma main.

II

Ta main sur ma main,

tiède épaisseur de l'ombre.

III

Tant de larmes dans une main

pour abreuver la mort.

IV

Stèle.

Une main, surgie du néant,

surplombe nos tombes.

Pureté des larmes.

Impureté du cadavre.

V

Mains contre mains.

Toute la vie – ô ce sang! –

s'égoutte d'une main ouverte.

VI

Main aux doigts écartés,

soleil de nos morts.

Le ciel est, aujourd'hui,

plus bleu qu'au premier matin.

VII

Ouvre, grande, ta main.

Cette ouverture est le salut.

Le ciel est à peine au-dessus de la terre.

Nous nous mouvons dans le vide.

Nous abattons un mur à chaque pas.
 

Edmond Jabès, Main douce à la blessure même, dans Le sang ne lave pas le sang, dans La mémoire et la main, dans Le sable.

BIOGRAPHIES et sites officiels

50 doigts – 5 chefs – 5 compositeurs - 2 chanteurs - 1 ensemble
 

Pierre BARTHOLOMÉE

Né en 1937 à Bruxelles, Pierre Bartholomée est compositeur et chef d'orchestre. Il poursuit ses études musicales au Conservatoire royal de Bruxelles, puis participe au Séminaire Beethoven (Wilhelm Kempff) à Positano. De 1963 à 1976, il est producteur à la RTBF. De 1962 à 2009, il collabore étroitement avec Henri Pousseur, tous deux étant les fondateurs de l'ensemble Musique Nouvelle en 1962. En 1970, Pierre Bartholomée participe à la fondation du Centre de Recherches musicales de Wallonie. De 1971 à 1977, il est professeur au Conservatoire royal de Bruxelles et de 1977 à 1999, directeur de l'Orchestre philharmonique de Liège. Il donne de nombreux concerts en Europe, aux Etats-Unis, au Canada, au Mexique, au Brésil, en Argentine et au Japon et crée de multiples compositeurs tels que Bacri, Benjamin, Berio, Boesmans, Boulez, Brouwer, Carter, Constant, de Pablo, Gagneux, Gubaidulina, Halffter, Höller, Korelis, Laporte, Longtin, Lutoslawski, Maiguaschka, Messiaen, Miroglio, Nono, Penderecki, H.Pousseur, D.Pousseur, Ratiu, Reibel, Rens, Rihm, Robert, Rzewski, Schnittke, Schwantner, Stockhausen, Takemitsu, Tanguy, Tippett, Tournemire, Valen, Van Rossum, Vierne, Vildberger, Villa-Lobos, Vivier, Xenakis, etc. De 1981 à 2002, il enseigne à l'Université de Louvain. Il est élu en 2001 à l'Académie royale de Belgique (dont il sera le président entre 2011 et 2012) et devient en 2011 commissaire artistique du Festival Ars Musica. Son catalogue de compositeur compte 3 opéras, 7 œuvres pour orchestre symphonique, 1 oratorio pour solistes, chœur et orchestre baroque, 1 requiem, 2 quatuors à cordes, œuvres pour ensembles divers (de 5 à 20 musiciens), de nombreuses pièces vocales, pour instruments seuls et une pièce de musique «mixte». Ses œuvres sont exécutées en Belgique, en France, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Grande-Bretagne, Suisse, Russie, aux Etats-Unis, au Canada, au Venezuela, etc. De nombreux albums lui sont consacrés chez Igloo, Cyprès, Fuga Libera, Aparté. Ses partitions dont éditées chez Universal (Wien), Salabert (Paris), Jobert (Paris), Cebedem (Bruxelles), Quindicesima (Villeneuve d'Ascq). Un livre lui a été consacré, publié en 2007 aux éditions Mardaga: Pierre Bartholomée, parcours d'un musicien.
Site officiel : CLIC
Entretien avec Pierre Bartholomée : CLIC
 

Patrick DAVIN

Présent sur le terrain de la création contemporaine ou dirigeant les oeuvres du répertoire, Patrick Davin confirme une carrière ouverte à toutes les musiques.

Ancien élève de Pierre Boulez et de Peter Eötvös, Patrick Davin a assuré la création mondiale d'une liste importante d'oeuvres de compositeurs parmi lesquels Philippe Boesmans, Luc Brewaeys, Jacqueline Fontyn, Vinko Globokar, Murray Schafer, Conlon Nancarrow, Henri et Denis Pousseur, Charles Chaynes, Xavier Dayer, Bruno Mantovani, Benoît Mernier, Luc Brewaeys, James Dillon, Jean-Luc Hervé, Jean-Yves Bosseur, Kris Defoort et Marco Stroppa.

En tant que chef d'orchestre, Patrick Davin a travaillé en Allemagne (Ensemble Modern de Francfort, Deutsche Kammerphilharmonie de Brême, les Orchestres des Radios de Stuttgart et de Munich, Badische Philharmonie, Orchestres de chambre de Mannheim et de Mayence, Orchestre de Ludwigshafen, Musikfabrik de Düsseldorf), en France (Ensemble Intercontemporain, Orchestre National de Lille, Orchestre de Bretagne, Orchestre de Rouen, orchestre de Mulhouse, Orchestres du C.N.S.M.D. de Paris, Orchestre philharmonique de Nice, Orchestre de Lyon, Orchestre national d'Ile-de-France, Orchestre de Radio France, Orchestre National de Montpellier, Orchestre National de Toulouse), en Suisse (Winterthur et Orchestre de la Suisse Romande), aux Pays-Bas (De Nederlandse filarmonie, Asko ensemble, Gelders orkest, Nno, Nieuw Sinfonietta), en Espagne (Jonde et Teatro Real, orchestre de Bilbao), en Autriche (Klangforum de Vienne), en Belgique (Orchestre philharmonique de Liège, Orchestre National de Belgique, Philharmonie des Flandres, Brussels philarmonic) et au Luxembourg (Orchestre philharmonique). Il a également dirigé des productions d'opéra en collaboration avec Luc Bondy (Théâtre de la Monnaie, Opéra de Lyon et Théâtre du Châtelet), Karl-Ernst et Ursel Herrmann (la Monnaie), Jorge Lavelli (Opéra de Monte-Carlo), Herbert Wernieke (Théâtre de la Monnaie), Christophe Marthaler (Berlin et Hofburg de Vienne), Nicolas Joël (Capitole de Toulouse), Robert Lepage (Opéra Bastille), Andre Engel (opera Bastille), Olivier Py (Genève), Stephen Langridge (Reisopera), Stefano Mazzonis (liège), Frederic Dussenne (Théâtre de la Monnaie), Jürgen Flimm (Opéra de Hambourg), Philippe Sireuil (Operas de Liège et d'Anvers), Jean-Claude Auvray (Marseille), Nicolas Brieger (Genève), Philippe Arlaud (Grand Théâtre de Genève), Jean-Louis Grinda (Liège, Montpellier et Monaco), Julien Lubeck-Cecile Roussat(Liège), Alain Garichot (Opéra de Rennes et Genève), Emma Dante (Opéra Comique), Philipp Himmelmann (opéra de Nancy), Patrice Caurier et Moshe Leiser ( Marseille), Guy Cassiers (Rotterdam et Théâtre de la Monnaie) et Joël Lauwers (Opéra de Liège et Théâtre de la Monnaie). Patrick Davin a été chef attitré de l'ensemble L'Itinéraire (Paris), de l'ensemble Musiques Nouvelles (Belgique) et du Chœur de Chambre de Namur et premier chef invité de l'opéra de Marseille; il est actuellement premier chef invité de l'opéra de Liège, professeur de direction d'orchestre au conservatoire de Bruxelles ( section néerlandophone) et vient d'être désigné directeur musical de l'orchestre symphonique de Mulhouse.

Il est en 2013 commissaire du festival ars musica et invité d'honneur du festival de Wallonie.
Article sur Wikipedia
Entretien avec Patrick Davin : CLIC
 
 
Jean-Paul DESSY

Compositeur, chef d'orchestre et violoncelliste, Jean-Paul Dessy est également titulaire d'une maîtrise en philosophie et lettres. Il a dirigé plus de cent vingt créations mondiales et enregistré plus de cinquante CD de musique classique contemporaine, recevant de multiples récompenses (Le Choc du Monde de la Musique et de Classica, les cinq étoiles de BBC Magazine, etc.). Compositeur de musique symphonique, musique de chambre et musique électronique, il crée celle de l'opéra Kilda, l'île des hommes-oiseaux, qu'il dirige lors de l'ouverture du Festival d'Edimbourg en 2009. Sa pièce L'ombre du son a reçu le prix Paul Gilson des Radios Publiques de Langue Française. Auteur de nombreuses musiques de scène, il écrit pour Jacques Lasalle, Denis Marleau, Anne-Laure Liégeois, David Géry, Lorent Wanson ou Frédéric Dussenne, pour des chorégraphes tels que Carolyn Carlson, Frédéric Flamand ou Nicole Mossoux, pour les films et les défilés du styliste Hussein Chalayan ou encore pour les Levers de soleil de Bartabas. Le Chant du Monde/Harmonia Mundi a publié deux CD consacrés à ses compositions : The Present's presents et Prophètes pour violoncelle seul, dont il est également l'interprète. Son univers s'arrime tant à son parcours classique qu'aux chemins de traverse qu'il a beaucoup arpentés (rock et électro). Jean-Paul Dessy inscrit sa recherche musicale dans le champ du sacré : le concert comme liturgie, la pratique instrumentale comme voie de méditation, la composition comme lieu de prophétie, le son comme révélation.

 
Bernard FOCCROULLE
Bernard Foccroulle est né à Liège en 1953. Il entame une carrière internationale d'organiste dès le milieu des années 1970, interprétant un vaste répertoire allant de la Renaissance à l'époque contemporaine. Il donne plusieurs dizaines de créations mondiales, et approfondit en particulier l'œuvre d'orgue de J.S. Bach. Dans les années 1980, il participe au Ricercar Consort qui se consacre notamment à la musique baroque allemande. Ces dernières années, il se produit régulièrement en concert avec des chanteurs ainsi qu'avec le virtuose du cornet à bouquin Jean Tubéry. Sa discographie en soliste comporte plus d'une trentaine d'enregistrements sur CD. De 1982 à 1997, il enregistre chez Ricercar une intégrale de l'œuvre d'orgue de J.S. Bach en sélectionnant soigneusement les plus beaux instruments historiques préservés. Ces dernières années, c'est à l'école d'Allemagne du nord, de Scheidemann à Tunder, Reinken et Bruhns, qu'il consacre l'essentiel de son travail d'interprète. Début 2007, il présente une intégrale de l'œuvre d'orgue de Buxtehude qui recueille de nombreux prix. Cette intégrale discographique est suivie de plusieurs intégrales en concert, notamment à Bruxelles et à Paris. Sa carrière d'interprète n'a pas été interrompue par son arrivée au Théâtre Royal de la Monnaie, l'un des opéras les plus en vue sur la scène internationale, qu'il a dirigé de 1992 à 2007. En 1993, il fonde l'association «Culture et Démocratie» qui milite pour la participation du plus grand nombre à la vie culturelle. En avril 2006, il est nommé directeur du festival d'Art Lyrique d'Aix-en-Provence. Depuis 2010, il est professeur d'orgue au conservatoire royal de musique de Bruxelles. Il a écrit La naissance de l'individu dans l'art(Grasset, 2003) en collaboration avec Robert Legros et Tzvetan Todorov. Ses compositions sont principalement destinées à l'orgue et à la voix. Il a écrit notamment Am Rande der Nacht, un cycle de sept Lieder pour soprano, chœur et orchestre sur des poèmes de Rilke, ainsi qu'un cycle de mélodies sur des poèmes de Verlaine.
Biographie sur Wikipedia
Entretien avec Bernard Foccroulle : CLIC
 

Alexander KNOP

Le baryton Alexander Knop débute ses études de chant à la Musikhochschule de Mannheim et obtient son diplôme d'enseignement du chant en 1999. Il intègre ensuite la classe d'opéra de Karlsruhe. Au cours de ses études, il se produit dans les principaux rôles mozartiens: Papageno, Guglielmo, Le Comte dans les Noces de Figaro. Il est invité par l'Opéra de Stuttgart et par l'Académie Händel de Karlsruhe. Il achève sa formation dans le rôle de Dandini. En 2003-2004, Alexander Knop est membre de l'Opéra Studio de l'Opéra national du Rhin. Ses premiers engagements le mènent au Théâtre de l'Athénée et à l'Opéra de Lausanne où il chante dans Reigen de Philippe Boesmans (Le Comte), à l'opéra de Besançon dans les Noces de Figaro (Figaro), l'Opéra national du Rhin dans Lulu et Parsifal (Klaus Michael Grüber, mis en scène) , au Festival de Strasbourg dans Le Barbier de Séville dans une mise en scène de Jérôme Savary. En 2008, le Ballet du Rhin le sollicite pour une tournée dans la chorégraphie Dichterliebe de Bertrand d'At. En saison 2009/2010 il chante le rôle de Jean dans l'opéra Julie de Philippe Boesmans (Mise-en-scène : Matthew Jocelyn) en tournée française (notamment au Théâtre de l'Athénée à Paris) et en Belgique dans le cadre du Festival Ars Musica, le rôle de Schaunard dans La Bohème sous la baguette de Marko Letonja à l'Opéra national de Maribor. En 2011/2012 il apparaît dans Ring Saga (Richard Wagner / Jonathan Dove): Donner et Gunther; au Casa da Musica à Porto, à Paris (Cité de la Musique), à Strasbourg (Festival Musica) et diverses scènes européennes. La Production est retransmise en direct par Arte live web. Attaché à la diversité de son Répertoire, Alexander Knop a notamment réalisé la création mondiale de l'Oratorio de Pierre Thilloy, Mosella à l'Arsenal de Metz, La Toute Petite Tétralogie avec l'Ensemble Musiques Nouvelles et la Création de l'opéra L'Homme qui s'efface de Pascal Charpentier à l'Opéra de Rouen. Alexander Knop a travaillé sous la direction de Günther Neuhold, Théodor Guschelbauer, Jérémie Rhorer, Peter Rundel et Marko Letonja… Il est régulièrement invité en concert en France et à l'étranger, en Oratorio et au Lied. En 2009, il obtient la bourse du Cercle Richard Wagner et est sélectionné la même année à Bayreuth pour se produire au cours d'un récital.
Site officiel : CLIC
 
Ramon LAZKANO
Après avoir suivi les classes de piano de Juan Padrosa et de composition de Francisco Escudero au Conservatoire Supérieur de Saint-Sébastien, où il a obtenu son Diplôme Supérieur de Composition, Ramon Lazkano (Saint-Sébastien, 1968) poursuit ses études de composition et d'orchestration au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris avec Alain Bancquart et Gérard Grisey ; il y obtient un Premier Prix de Composition en 1990. Il approfondit ensuite la composition et l'analyse au Conservatoire de Montréal avec Gilles Tremblay. À son retour à Paris, il travaille la direction d'orchestre avec Jean-Sébastien Béreau et Arturo Tamayo, puis il obtient le Diplôme d'Etudes Approfondies en Musique et Musicologie du XXème siècle à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales avec son mémoire sur les polyrythmies. Son concerto pour piano Hitzaurre Bi lui vaut, à 26 ans, le Prix de Composition de la Fondation Prince Pierre de Monaco. Peu après, en 1997, un jury présidé par Luciano Berio lui décerne le Prix de Composition Leonard Bernstein Jérusalem pour ses Auhen Kantuak. En 2007, l'Académie des Beaux-Arts lui décerne le Prix Georges Bizet ; il a également été lauréat de l'Institut des Arts de la Scène et de la Musique et du Collège d'Espagne, ainsi que de la Fondation Gaudeamus. Sa résidence auprès du Jeune Orchestre National d'Espagne est l'occasion de composer plusieurs œuvres qui ont été jouées, entre autres, à l'Auditorium National de Madrid et au Konzerthaus de Berlin. En 1999, il est en résidence aux côtés de Luis de Pablo au Conservatoire et au Festival Musica de Strasbourg. Ses deux séjours à Rome (d'abord à l'Académie Royale d'Espagne, puis à l'Académie de France Villa Médicis) lui ont permis de mener une réflexion sur la composition et son propos, qui se cristallise en une pensée sur l'intertextualité, le silence et l'expérience du son, à l'origine de pièces emblématiques telles que Ilunkor (commande de l'Euskadiko Orkestra Sinfonikoa), Lur-Itzalak (commandée par le Printemps des Arts de Monte Carlo) et Ortzi Isilak (commande de l'Orquesta Nacional de España). Parmi les festivals et interprètes qui ont programmé et joué sa musique, figurent Présences à Radio-France, Festival d'Automne de Varsovie, Ultraschall à Berlin, la Société Internationale de Musique Contemporaine à Copenhague, Ars Musica de Bruxelles, Philharmonic Green Umbrella New Music Series à Los Angeles, et les ensembles Ictus, Recherche, 2e2m, Plural, Wiener Collage... Depuis 2001, Ramon Lazkano travaille à sa large collection de pièces de musique de chambre composée de plusieurs cycles, Igeltsoen Laborategia (Le Laboratoire des Craies), qui prend comme référence le "laboratoire expérimental" du sculpteur Jorge Oteiza et en particulier le concept de craie en tant que matériau d'inscription, d'érosion et de mémoire liée à l'enfance. Un documentaire financé par la chaîne publique de télévision EITB a été réalisé en 2008 autour de ce projet. Sa pièce Mugarri, commandée par la Fundación Autor, a été créée par l'Orchestre Symphonique de Navarre sous la direction de Ernest Martínez Izquierdo en 2010; il prépare une nouvelle œuvre, Lurralde (Territoire), pour le Quatuor Diotima qui est créée en 2012 à Ars Musica à Bruxelles. Ramon Lazkano a enseigné l'orchestration au Conservatoire National de Région de Strasbourg et la composition à l'École Supérieure de Musique de Catalogne à Barcelone. Il est actuellement professeur d'orchestration au Centre Supérieur de Musique du Pays basque "Musikene". Depuis 2003, il est directeur du cycle de musique contemporaine du festival Quincena Musical de Saint-Sébastien. L'Ensemble Smash et Carola Schlüter (voix) en ont donné la création mondiale en décembre 2012 à Salamanque de la pièce Main surplombe dont Le Festival Ars Musica 2013 assure la création belge le 10 mars 2013.
Site officiel : CLIC
Entretien avec Ramon Lazkano : CLIC
 
Georges-Elie OCTORS
Né en 1947, Georges-Elie Octors a fait ses études au Conservatoire Royal de Bruxelles. Soliste à l'Orchestre National de Belgique de 1969 à 1981 et membre de l'Ensemble Musique Nouvelle (Liège) dès 1970, ensemble dont il fut le directeur musical de 1976 à 1991, il a également dirigé de nombreuses formations symphoniques, orchestres de chambre et ensembles de musique contemporaine en Belgique et à l'étranger. Après avoir dirigé plusieurs opéras, notamment au Festival d'Art Lyrique d'Aix-en-Provence, Georges-Elie Octors a été l'invité de l'Academia La Scala de Milano. Il a créé un cours de musique adapté aux jeunes danseurs du Performing Arts and Training Studios (PARTS/ROSAS) et, après avoir enseigné au Conservatoire de Bruxelles, il a donné un cours de Formation aux Langages Contemporains au Conservatoire de Liège, et de Musique de Chambre à l'Escuela Superior de Musica de Catalunya (Barcelona). Georges-Elie Octors a dirigé de nombreuses créations mondiales, parmi lesquelles des œuvres de Saariaho, Aperghis, Harvey, Jarrell, Romitelli, Francesconi, Wood, Pousseur, Boesmans, Hosokawa et De Mey. Il est l'invité régulier des grands festivals contemporains et a signé de nombreux enregistrements discographiques. Depuis 1996, il est le directeur musical de l'ensemble Ictus (Bruxelles), avec lequel il dirige notamment la partie musicale de très nombreuses créations chorégraphiques de Anne Teresa De Keersmaecker (Rosas).
Entretien avec Georges-Elie Octors : CLIC
 
Jean-Pierre PEUVION
Après une formation à Amiens et à Paris, quelques concours internationaux de clarinette (Budapest, Paris, etc.), sept années comme soliste de l'Opéra de Wallonie, Jean-Pierre Peuvion se partage entre ses performances de clarinettiste et sa passion pour la pédagogie (Conservatoire Royal de Liège, résidences, séminaires, etc. Il est l'un des piliers de Musiques Nouvelles de 1976 à 1993 : cet ensemble, fondé à partir d'expériences collectives fortes (Répons de Pousseur, Stravinsky au futur, Midi-Minuit, etc.) lui est un terreau essentiel et répond à ses aspirations d'interprète engagé, plus impliqué dans les processus créatifs, et soucieux de résonance entre l'Art et le monde. Son travail auprès des compositeurs/sources de Musique Nouvelle (Henri Pousseur, Pierre Bartholomée, Jean-Louis Robert, etc.), mais aussi d'Olivier Messiaen, Giacinto Scelsi, John Cage, Horatiu Radulescu, sera déterminant et marquera profondément sa recherche clarinettistique et pédagogique. Il crée un nombre considérable d'œuvres (dont La brise du roseau, concerto pour clarinette de Michel Fourgon, Trajets dans les arpents du ciel de Pousseur, concerto pour clarinette-basse et grand orchestre, la grande pièce pour clarinette solo Preghiera per un' ombra de Scelsi, la dernière œuvre de Jean-Louis Robert : Takshasilâ, etc.) Toujours avide d'expériences multi-pistes (Ecrit / Improvisé, Orient/Occident , Contempo/ Populaire , «3ème courant»….) avec de multiples ensembles (Le Troupeau de Clarinettes, Launeddas ensemble, Transhumance...), il fait partager ses admirations et ses passions pour les « expériences qui changent la conscience » (John Cage ! ) à la tête du festival Musica Intima. Sa discographie compte une quinzaine d'albums, en tant que chef (Pierrot Lunaire de Schoenberg, la cantate Traverser la forêt de Pousseur, Anahit, poème lyrique pour violon et 18 instruments de Scelsi, etc.) et comme clarinettiste (maintes œuvres de Bartholomée; Naturel, projet belgo-québécois pour le label canadien Atma; The inner time de Radulescu (label Montaigne) et un CD solo, Takshasilâ chez Cypres).
Entretien avec Jean-Pierre Peuvion : CLIC
 
Henri POUSSEUR
Henri Pousseur, né à Malmédy en 1929, a été nourri par la culture germanique presque autant que par des données fondamentales romanes. Il entame des études musicales supérieures, de 1947 à 1953, aux Conservatoires de Liège et de Bruxelles, où il rencontre Pierre Froidebise et André Souris, qui l'initient à la musique d'avant-garde, (particulièrement au dodécaphonisme), le mettent en relation avec Pierre Boulez en 1951. Il participe dès lors activement au mouvement sériel le plus radical, nouant d'étroits contacts avec Karlheinz Stockhausen et Luciano Berio, apparaissant régulièrement à Darmstadt, Donaueschingen, au Domaine musical et au Studio di Fonologia de Milan. Il fonde le Studio de Bruxelles et l'association « Musique Nouvelle », dont émergera l'ensemble instrumental du même nom en 1962. Il commence en 1960 sa collaboration avec Michel Butor et se libère du carcan d'une orthodoxie trop dogmatique et exclusive pour se plonger dans la recherche d'une réintégration organique de tous les éléments syntaxiques et stylistiques mis au ban par la série généralisée. L'Histoire culturelle (Votre Faust ou Dichterliebesreigentraum), la politique (Couleurs croisées et Modèle réduit), les genres musicaux populaires de différents types (Les Iles déchaînées, La Rose des Voix ou Les Paysages planétaires), à l'écart des courants dominants, croisent des recherches apparentées bien que divergentes (comme celles de Vinko Globokar, Jean-Yves Bosseur, Luis de Pablo, Frederic Rzewsky ou Hans Zender, etc.). Henri Pousseur s'attache aussi à la pédagogie musicale, enseigne à l'Université et au Conservatoire de Liège (après avoir été appelé à des tâches analogues à Cologne, à Bâle, et à l'Université de l'Etat de New-York à Buffalo). Il en devient directeur en 1975, après avoir fondé dès 1970 dans la même ville le Centre de Recherches Musicales de Wallonie avec des amis et collègues comme Pierre Bartholomée et Philippe Boesmans (et avec l'appui de Robert Wangermée). Il s'efforce d'y ouvrir l'enseignement à toutes les réalités musicales contemporaines. Il dirige avec Eric Sprogis, entre 1984 et 1987, la mise sur pied de l'Institut de pédagogie musicale du Parc de La Villette à Paris, premier embryon de la Cité de la Musique, organise dans ce contexte et dans le cadre du Midem (1985 et 1986) deux colloques internationaux et fonde la revue Marsyas, qui publiera quelques 40 numéros. Retraité de ses emplois officiels en 1994, il a assumé jusqu'à l'été 1999 une charge de « compositeur en résidence » à l'Université de Leuven. Ayant réalisé en 2000, avec l'assistance et dans le studio de son fils Denis, un ensemble électro-acoustique destiné à un complexe architectural conçu par Philippe Samyn, dont les éléments musicaux essentiels sont Seize Paysages planétaires, il entreprend dès 2002 la réalisation d'images numériques destinées à accompagner cinq d'entre eux. Outre près de deux cent partitions de dimension et effectifs divers, éditées par plusieurs maisons européennes, il a écrit de nombreux articles et plusieurs livres. Docteur honoris causa des Universités de Metz et de Lille III, Grand prix du disque 2004 de l'Académie Charles Cros, ses volumineuses archives sont déjà en bonne partie déposées à la Fondation Sacher à Bâle.
Site Officiel : CLIC
 

Carola SCHLUETER

Carola Schlueter a étudié le chant et la musique au conservatoire de Lübeck avant d'être engagée dans des opéras dont ceux de Lübeck et de Bonn. Depuis 1992, elle travaille le Lied et donne des récitals axés sur la musique contemporaine. De 1992 à 1994, elle a fait partie de l'ensemble Belcanto à Francfort. Depuis 1995, elle est la soprano attitrée de l'Ensemble Phorminx et elle chante depuis 2007 avec l'ensemble SMASH (Salamanque, Espagne). Elle participe à de nombreux festivals européens de musique contemporaine et a enregistré de nombreux CD. Carola Schlueter enseigne au conservatoire de Francfort.
Site officiel : CLIC
 

Adrien TSILOGIANNIS
Né en 1982, à Ixelles, Adrien Tsilogiannis entre au Conservatoire Royal de Bruxelles en 2000. Il y obtient plusieurs premiers prix, diplôme supérieur, diplôme de licence, de master, d'agrégation, dont ceux de violoncelle (classe de Marie Hallynck), musique de chambre, de composition et d'orchestration (classe de Daniel Capelletti). Aujourd'hui, il se perfectionne auprès de Peter Swinnen, professeur de composition et directeur du Koninklijk Conservatorium Brussel. Adrien est lauréat du forum pour jeunes compositeurs TACTUS 2011 et lauréat 2012 de la Fondation SPES. Sa tendance actuelle à s'aventurer dans les infinités expressives de la texture sonore, du timbre ou du geste, le rapproche de maîtres tels que Scelsi, Berio, Skalkottas, Xenakis ou Saariaho. Ses derniers opus s'ouvrent sur une question philosophique (l'infiniment petit: Yoctodôme, 2010), explorent les découvertes des microcosmes biochimiques (Apoptosis, 2011) ou se reconnaissent une influence littéraire. La dernière en date se réclame du poète et penseur Serge Venturini (né en 1955). Sans objectif programmatique, mais plutôt 'dramatique', ses abondantes sources d'inspiration nourrissent son imaginaire sonore et son évolution esthétique.
Site officiel : CLIC
 
MUSIQUES NOUVELLES

Né le 6 décembre 1962, Musiques Nouvelles est le doyen des ensembles qui depuis se sont multipliés partout en Europe et sont les témoins du formidable développement de la musique de création au cours du dernier demi-siècle. Cinq chefs se sont succédé à sa tête avec engagement, conviction et passion : Pierre Bartholomée de 1962-1976, Georges-Elie Octors de 1976 à 1988, Jean-Pierre Peuvion de 1989 à 1993, Patrick Davin dès 1993 et, depuis 1997, Jean-Paul Dessy qui en porte aujourd'hui les couleurs : Il faut d'abord saluer le courage fou qui fut celui des fondateurs, feu Henri Pousseur et Pierre Bartholomée. Il faut évoquer leur formidable don pour inventer de nouvelles formes sonores, la force créatrice extraordinaire agissant à travers leurs œuvres, leur merveilleux charisme suscitant l'engouement des musiciens qui les rejoignirent, leur opiniâtreté à conquérir l'intérêt des programmateurs et du public. Musiques Nouvelles sera dès sa naissance un véritable laboratoire de la création musicale, un vivier de talents où grandirent d'immenses artistes tels Philippe Boesmans ou Bernard Foccroulle ainsi qu'une aventure pionnière, car, quand Musiques Nouvelles est né, il n'y avait pas encore, ni en France, ni en Allemagne, ni en Angleterre de pareilles initiatives.

Un ensemble dédié à la création musicale

Musiques Nouvelles rayonne d'une débordante vitalité au cœur d'une structure solide et dynamique : Le Manège.Mons, dont (après une longue résidence à Liège jusqu'en 1996, puis à Bruxelles jusqu'en 1998, s'établissant alors à Mons) l'ensemble incarne depuis 2002 le pôle de création et de production musicales. L'ensemble Musiques Nouvelles innove, met en valeur et stimule les musiques contemporaines dans leur diversité formelle, géographique et culturelle, et multiplie au fil des ans commandes et productions en Belgique ou de par le monde. De festivals nationaux et internationaux en inventifs projets européens Musiques Nouvelles investit la musique d'une présence féconde de sens et d'émotion. Aujourd'hui, l'ensemble allie la pérennité à l'audace, explore des mondes sonores en devenir, invente des formes de concert qui approfondissent les pratiques d'écoute et soutient les créateurs de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Liens vers les poètes

Erri De Luca
- Article dans Esprits Nomades
- Site officiel CLIC
 
Edmond Jabès
- Article dans Esprits Nomades
- Biographie Wikipedia
 
Serge Venturini
- Article dans Esprits Nomades
- Biographie Wikipedia

Coproduction

Le manège.mons/Musiques Nouvelles ‘'50'' – Flagey ‘'75'' – Bozar – Ars Musica

Représentations passées

10/03/2013
Flagey - 1050 Ixelles

Photos : (c)Anne Baraquin/Sofam. Télécharger les photos.